01 juin 2004

Little Pea
Dix jours sans écrire une ligne. Je me prépare à mon dernier exam ; les premiers résultats sont tombés et je vais être border-line. Toute petite marge de manoeuvre, je chope la moyenne sur les écrits, mais moins de 60%. C'est pas le Pérou, juste passable. Je ne suis pas très optimiste pour la suite. ctrl+alt+suppr.

J'ai verrouillé ce blog par mot de passe, pendant ces deux dernières semaines de diète verbale. Marre de me faire traiter de tarlouze. Marre qu'on me parle de ce blog "attends, tu peux pas dire ça, dans ton blog tu dis que...alors comme ça, tu es...pourquoi ci, pourquoi ça". Stop. Blog tabou. Je sais : "A chaque vis, son tournevis". Mais je ne suis pas une armoire Ikea, ce blog n'est pas mon mode d'emploi. C'est juste un petit pont. Accélération. But.

Côté coeur, je suis clairement amoureux de Rachi, je ne devrais pas l'écrire, elle va le lire, j'aurai l'air con, et toi, l'autre, tu vas l'enregistrer et me faire chanter. Amuse-toi à ça et je te dévisse la tête pour te chier dans le cou. J'ai parlé davantage avec Rachi en 2 semaines qu'avec Sandy en 5 mois. Mais Rachi n'est pas du genre à tomber amoureuse comme on tombe d'une chaise. Elle fait trop attention pour cela, pas de place pour l'accident, elle contrôle l'affaire. Fluctuat nec mergitur.

Lundi dernier, j'ai dû travailler toute la nuit pour rendre un test d'operations management, et elle a traversé la nuit avec moi. Comme ça. Par gentillesse. On se parlait pas, à peine 5 minutes par heure. Mais elle était là, petite veilleuse orange.

Le soir, on fait des parties de Literati (clone de Scrabble), comme un vieux couple de vieux. Elle est redoutable, me sort des "ridules" "boréales" de son "escarcelle". Elle connait plein de mots comme ça, c'est un festival. Elle m'a sorti un "vernaculaire" de derrière les fagots, comme ça, comme un Château Margaux. Si Rachi perd à Literati, elle a un gage :
"Rachi, tu dois me raconter une histoire. Un truc clean, pas sessuel, ok?
-ok (...) Il était une fois un eunuque..."

Côté jardin, j'ai "rencontré" Anne-Sophie sur Internet, 26 ans, maman, tatouée, en invalidité pour cause de dépression. Elle s'en sort. A suivre.

Voilà. Plus que quelques jours ici. J'ai hâte de retrouver la France et la vraie vie : bouger, bosser, baiser. Whitefields me manquera sans doute un peu, mais je sature, comme lorsqu'on reste trop longtemps au lit, tout engourdi, poil au kiki. Ici, tout est trop parfait, trop lisse et policé, rien ne dépasse. Je veux voir de vraies gens !, des gueules cassées, des allées mal entretenues, des maisons délabrées, des chiens qui boitent, des chats pelés et des canards claqués. Sweet home.