01 mai 2004

En mai, fais ce qu'il te plaît
Encore une nuit sans sommeil. Je dormirai demain. Sandy et moi sommes sur le chemin de la réconciliation. Je suis partagé entre la joie et la défaite. Heureux parce qu'un bonheur sûr me tend les bras, c'est du garanti sur facture. Sandy, c'est la tendresse généreuse et entière. Elle ne fait pas les comptes. Elle m'aime. En ce moment, j'ai besoin de tendresse, de câlins, d'une épaule et d'un sein (ou de deux, tant qu'à faire). Dans mes longues nuits d'errance virtuelle, elle me manque et parfois m'accompagne en pensée. Dans le froid de l'hiver éternel, elle est ma doudoune, mon truc en plume.

Revenir avec Sandy, ça veut dire faire le deuil de ma femme idéale. M'y attacher comme le paysan à la glèbe. Oublier mes rêves de femme cosmopolite et artiste, danseuse, peintre, photographe ou que sais-je (aux éditions PUF?), une femme sensible, cultivée, raffinée, subtile (pas volatile, je rêve pas d'une dinde), enfin, voilà, une femme bohème, une rimbaldienne aux yeux verts, de préférence eurasienne et pas trop grande, merci.

Revenir avec Sandy, c'est le retour à la négociation, au compromis, c'est le troc de ma liberté contre un bonheur facile, assuré (MMA, partenaire officiel de mon Blog?). Plus de place pour le coup de foudre, je sais à quoi m'attendre. Mais que fais-je lorsque je croise une fille charmante ?

Rien. Vais-je lui parler ? Non, j'attends qu'elle vienne, ce qui n'arrive évidemment jamais, puisque 1. je ne suis ni beau, ni riche, ni célèbre ; 2. les filles sont conditionnées pour ne pas faire le premier pas. Donc, si mon coup de foudre hypothétique arrive, que fais-je ? Rien, je dis tout au plus en partant : j'ai pas pris mon parapluie, mais j'aurais dû prendre un paratonerre;). Naturellement, il est déjà trop tard, et je prends un rateau (tarif normal) ; la belle a passé la nuit à sélectionner son compagnon qui est plus beau, plus riche et plus populaire.

Eternel spectateur du monde, je refuse d'en faire partie, surtout lorsque les rouages sont visibles et retors. Une des raisons : j'aime bien discuter de l'art de la séduction avec les autres et, bien sûr, avec les filles en particulier. Elles sont le plus souvent affligées par le manque d'originalité de mes homologues hétéro. Et alors ? ben, rien, grosse nouille ! Les mecs sont bêtes à manger du foin, grossiers, maladroits et rustauds, on les voit venir de loin, mais c'est pas grave, elles en redemandent et c'est pour ça qu'elles les aiment. Si, en plus, elles peuvent souffrir un peu, ça les rend encore plus accro. Elles se sentent vraiment amoureuses ainsi. D'ailleurs, si elles ne l'étaient pas, souffriraient-elles autant ?

Alors, et si Sandy, c'était-elle, celle que j'attendais ?

Ce soir, j'ai troqué mes rêves contre un amour meublé. Bonsoir, Docteur Faust.